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Bonjour tout le monde !

Premier message du Cameroun. Je suis bien arrivé hier soir à Yaoundé, 33 degrés Celsius et une humidité relative à 100%, mais finalement quand on a un peu l’habitude de l’Afrique c’est supportable. Dormi cette nuit sans moustiquaire, on est juste au début de la petite saison des pluies et il n’y en a pas encore trop (de moustiques ni de pluies). On a une heure de décalage horaire avec la France qui vit à l’heure d’été, c’est-à-dire que quand il est 12h à Paris il n’est que 11h ici.

J’ai commencé à manger local : poulet “DG” (directeur général) et bâtons de manioc, entre autres. Aussi du poisson braisé, très abondant ici. Il se peut bien que demain je sois déjà à Kribi, destination touristique très prisée, belle plage au sud du Cameroun, à 3 ou 4 heures de route depuis Yaoundé. On risque d’y aller en petite délégation, dans des cironstances assez originales pour moi : un ami de Madeleine (une fille qui m’héberge et que j’ai connue à Rennes) y va pour “toquer à la porte” d’une famille, c’est-à-dire, en langage local, aller se présenter aux parents d’une fille avec qui il désire se marier.

Tiens, j’ai deux anecdotes à raconter à propos de mon voyage en avion :

1) On expulsait trois ressortissants camerounais du territoire français. Il y avait une escorte de sept flics, deux des trois mecs ont beuglé comme pas possible pendant une petite partie du vol, au début. Ils ne voulaient évidemment pas être expulsés. Les voyageurs qui se trouvaient plutôt au fond de l’avion en ont pris plein les oreilles, les pauvres. Il paraît qu’on évite désormais d’administrer des tranquillisants dans des cas comme ça, parce que la personne peut faire une réaction assez sérieuse d’intolérance à la molécule administrée (c’est déjà arrivé), ce qui peut être assez difficile à gérer dans un avion…

2) J’ai eu le grand honneur de me trouver dans le même avion qu’Isaach de Bankolé (Black mic-mac, Ghost Dog, Casino Royale, etc), qui vient passer quelque temps à Yaoundé pour tourner dans un film réalisé par Claire Denis. On a pu échanger quelques mots, j’ai pris deux photos de lui mais avec mon argentique, donc vous ne les verrez pas de sitôt.

Bon, je suis à la fac, la connexion est assez instable donc je préfère m’arrêter là et poster cette news, jusqu’à une prochaine fois.

Je continue de préparer tout doucement mon prochain séjour… Je vous ai mis un lien supplémentaire (dans le cadre “Liens” à droite) vers le site de l’office de tourisme camerounais en France, et vous avez également une nouvelle page (dans la section “Pages”, toujours à droite de ce texte) avec deux cartes du Cameroun, qui vous aideront à localiser les principales villes comme Douala (capitale économique) et Yaoundé (capitale administrative, où je vais) et les choses intéressantes à voir. Par exemple les parcs naturels…

Le plus proche de Yaoundé est la réserve du Dja, où j’essaierai de me rendre assez rapidement. L’expédition majeure et peut-être plus intéressante sera pour le parc naturel du nord (région de savane), le Parc National du Waza. On peut aller en train de Yaoundé jusque Ngaoundéré, mais après ça sera plus folklorique. Mmhhhh ! Cette expédition nécessitant un peu de planification, je la garde sous le coude, et ça pourra se faire par exemple quand des gens viendront me voir…

À bientôt !

Je me renseigne en ce moment sur les conditions météo à Yaoundé. Je savais que ça allait être humide, mais pas exactement à quel point. Eh bien je suis allé faire un tour sur le site “météo internationale” de TV5 (http://www.tv5.org/TV5Site/meteo/meteo-continent-2.htm), et voilà ce qu’on y trouve pour aujourd’hui :

  • Niamey, Niger : 26°C, , beau temps, humidité relative 11%, pression atmosphérique 1011 hPa
  • Yaoundé, Cameroun : 22°C, temps couvert, hmidité relative 100%, pression atmo 1014 hPa.

En allant jeter un coup d’oeil sur Wikipedia, on a la confirmation que 100% ça veut bien dire pression de saturation, et donc apparition permanente de petites goutelettes d’eau dans l’air… Ça risque d’être bien plus difficile à supporter, au moins dans un premier temps, que les chaleurs sèches du Niger… :-(

Hello !

Je serai en mission à Yaoundé du 29 mars au 2 août. Décollage imminent ! Vous pourrez continuer de suivre mes aventures sur ce blog. Je donnerai plus de détails bientôt : normalement je ferai des TD et des TP dans le tout nouveau Master professionnel (Multimédia et Réseaux) de l’université de Yaoundé 1, et côté recherche je travaillerai un peu sur MMAlpha, un logiciel de synthèse pseudo-automatique de circuit à partir d’une description de niveau algorithmique.
À très bientôt donc !

Ah, qu’il est bon de retrouver les joies de la conduite parisienne ! Ce matin je me suis replongé avec délices dans les joies de notre bon vieux périph, au volant de ma bonne vieille 21 (pas si vieille, en fait).

Ça fait plaisir de retrouver une bonne circulation bien (in?)organisée sur quatre bonnes files bien nettes, c’est assez jouissif après avoir été privé de volant pendant 3 mois. Privé de ville aussi, au sens de la ville conçue pour gérer des flux importants dans une propreté relative mais à des années-lumière de toute façon de la poussière et de la pollution de nos “villes” africaines…

Ah, et puis en bon techie je n’ai pas résisté à l’appel du portable, et j’ai donc un nouveau numéro : 06 33 87 35 96 (Orange).

Amitiés.

Hello !

Je suis de retour depuis ce matin dans notre bonne capitale française, avec un temps plutôt doux qui va me permettre de m’acclimater en douceur. On peut m’appeler chez mon pôpa, je n’ai pas encore récupéré de téléphone portable (analyse en cours : Debitel vs Orange) mais je reste à Paname au moins jusqu’à la fin du week-end.
À bientôt, tout le monde !

P.S. Durant mon inter-séjour en France, je vais continuer de temps en temps à alimenter mon blog, et bien sûr on repart tous ensemble  (le blog, vous et moi) au Cameroun début mars, ou quelque chose comme ça.

Tout s’est super bien passé, méchoui pour fêter ça hier soir, et ça valait bien une ou deux photos :

viande.jpg classe.jpg

Des mauvaises langues m’ont reproché de ne toujours pas avoir mis de photos de mon ancien chez-moi, alors je fais d’une pierre deux coups en mettant des photos de l’ancien et du nouveau.

Ancien :

cuisine1_reduite.jpg coin_frigo_reduit.jpg

Nouveau :

chambre_gauche.jpg entree_dans_nouvelle_chambre.jpg

J’ai donc déménagé il y a quelques jours, pour me retrouver dans le quartier du “Plateau”, au beau milieu des ministères. Ma case est même appelée la case “Primature” par les gens de l’université, parce que je me trouve en ce moment (j’écris dans ma chambre) à quelque 50m (en tout cas à vol d’oiseau) du cabinet du Premier Ministre, Hama Amadou. Tout autour, il y a différents bâtiments (de plain pied) abritant les divers services rattachés au cabinet du PM.

Ici c’est comme à Lomé, c’est-à-dire que si un jour tu as besoin de faire des démarches administratives ou judiciaires, tu sais que tu viens seulement dans le quartier en taxi, et tu pourras tout régler à pied ensuite. Si au Ministère de la Justice on te dit qu’en fait pour l’affaire qui te concerne tu dois aller voir au Ministère des Affaires Étrangères ou bien que tu dois aller voir l’avocat Untel, eh bien tu n’as qu’à sortir et traverser la rue pour poursuivre ton aventure. À deux pas de chez moi, on trouve l’ambassade d’Italie, l’ambassade d’Allemagne, juste en face la repésentation du FMI au Niger. Il y a aussi beaucoup de services liés au ministère de l’intérieur : le ministère lui-même, plus loin une propriété distincte abritant le service des frontières (attention ce ne sont pas les douanes, mais autre chose, un service plutôt lié apparemment à la gestion des problèmes frontaliers et revendications politiques liées. J’enquêterai là-dessus plus tard). Dépendant également du Ministère de l’Intérieur, on a un “service pour la protection des hautes personnalités”. Même traitement : une propriété séparée, un tas de personnel à entretenir même si l’activité à l’intérieur du bâtiment semble très limitée voire inexistante, etc.

Ah oui, j’allais oublier : les Ministère des Affaires Étrangères (beau bâtiment) et la présidence de la République ne sont pas loin non plus, disons 5 minutes à pied. Là ça change de Lomé, sur au moins deux points :
- les dirigeants ne vivent pas retranchés dans des bunkers ou d’immenses villas dorées, à l’écart de l’activité urbaine.
- la présence policière et militaire devant ces lieux n’est pas vraiment imposante. À chaque fois que je passe devant la Primature, je compte en moyenne 3 mecs en uniforme, souvent deux, parfois cinq (à l’heure du thé). Le portail de la Primature est quasiment toujours entrouvert, et je peux m’approcher à trois mètres sans que les militaires ne bougent d’un iota. On m’a expliqué que lorsque tu rentres on te demande simplement si tu as rendez-vous, ça fait penser à un cabinet médical. Il doit y avoir une salle d’attente avec des magazines :-)
Enfin, notre Afrique dictatoriale et militaire, et tout particulièrement le Togo, m’avait habitué à autre chose.

Le vrai pouvoir est dans le spectacle. Comme le Plateau n’est pas un quartier populaire (désert la nuit, peu animé le jour), on a l’impression que les ministres et autres responsables politiques n’ont pas besoin de démontrer leur faste et leur force : à quoi bon, puisqu’il n’y a personne pour regarder ? Contraste frappant avec la ferveur avec laquelle à Zinder lors de la fête nationale du 18 décembre dernier, les foules se pressaient et étaient prêtes à tout pour apercevoir le sourire benoîtement figé de Tandja Mamadou les saluant. Évidemment, pas un seul jour ne passe sans que le JT de la télé d’État ne leur donne à contempler pendant 10 minutes au moins la figure du Président, du PM ou du Président de l’Assemblée à l’occasion de tel ou tel discours, de tel ou tel déplacement. Les icônes télévisuelles cachent de petits bâtiments endormis.


Derelict

En anglais on a deux mots (au moins !) pour décrire l’état des bâtiments dans le coin, symptômatique de beaucoup de choses. Je pense à “run-down” et “derelict”. J’aime particulièrement le second, je ne sais pourquoi. En français on pourrait traduire par “très dégradé”, “négligé”, “détérioré”, “laissé à l’abandon”, etc. Dans le quartier tout est comme ça. De l’autre côté de la rue, je peux apercevoir depuis la fenêtre de ma chambre un grand bâtiment dont on ne sait plus si les ouvertures en façade ont un jour contenu des fenêtres. Il peut s’agir d’un bâtiment qu’on a commencé de construire en une époque faste et qui n’a jamais été terminé, aussi bien. Un ami me racontait aujourd’hui qu’à l’époque de la fièvre de l’uranium (on découvrait à la fin des années soixante et au début des années 70 des dépôts d’uranium dans la région d’Arlit, tout à fait au nord du pays), on s’est mis à construire des maisons magnifiques où, l’optimisme des affaires aidant, on installait des climatiseurs sans même prévoir des ventilos, au cas où. C’étaient les années 75-80. Seulement au début de la décennie qui m’a vu naître, la demande en uranium a chuté fortement et l’économie du pays aussi. Elle ne s’en est jamais remise, et la corruption aidant, le Niger est aujourd’hui sur les genoux.

On dit “pays en voie de développement”, mais dans la sous-région ils sont plusieurs pays à être complètement en décadence, ou tout au moins à avoir connu un fort déclin pendant une bonne partie des deux dernières décennies. Je pense au Togo, mais le Niger est un très bon exemple aussi. Il faut venir m’expliquer de quelle manière on peut dire que le Niger se “développe” en ce moment… Lorsque le défilé de la fête nationale se transforme en défilé de matériel agricole chinois (j’ai vu ça de mes yeux à Zinder, un certain nombre de “forces vives” de la nation défilaient, dont une réprésentation des agriculteurs et du Programme National de Lutte conte le Paludisme, par exemple. D’ailleurs ce n’est pas une mauvaise chose de faire autre chose qu’un défilé militaire), lorsque tous les véhicules (deux ou quatre roues) qui circulent à Niamey proviennent des pays d’Asie du sud-est et en particulier de Chine, lorsque les téléphones portables chinois inondent le marché local de la téléphonie mobile, pour qu’ensuite les Nigériens s’appauvrissent en utilisant les réseaux GSM locaux qui fonctionnent mal et qui facturent beaucoup trop cher les communications (270 CFA la minute chez le premier opérateur national, Celtel. Le midi je mange très bien devant la fac pour 150 ou 200 CFA. Le prix d’un plat au restau U a augmenté récemment, pour passer à 125 CFA), lorsqu’on voit tout ça on se rend compte des pays qui se “développent” réellement. Je ne parle pas, bien entendu, des retombées effectives de la bonne santé économique de la Chine sur les populations chinoises, je ne parle évidemment pas de l’inéquité de la répartition des fruits de la croissance, etc, mais simplement de la croissance de leur PNB.

Ici les seuls à se développer vraiment ce sont les moustiques, c’est proprement incroyable comme ils sont nombreux dans le coin, bien plus que là où j’étais avant… La premier soir j’ai passé mon temps à applaudir comme un dératé, avant de passer aux méthodes chimiques devant leur trop grand nombre.

Je ferme la parenthèse et je reviens sur l’état “derelict” des bâtiments et des institutions ici. Ça fait bien longtemps qu’il n’y a pas eu d’eau dans la piscine qui se trouve devant ma fenêtre. Ça fait bien longtemps aussi qu’on n’a pas repeint ma chambre, bien longtemps que la chasse d’eau fuit et que personne n’a songé à remplacer le joint, bien longtemps que le chauffe-eau dans la salle de bains ne fonctionne plus, etc. Détail intéressant, le bâtiment de l’ambassade d’Allemagne, relativement imposant par rapport à ses voisins, joliment éclairé, avec quelques jolies baies vitrées, semble le seul qui résiste fièrement au pourrissement généralisé… Le légendaire sérieux allemand ?

C’est un sentiment assez frappant de se trouver devant toutes ces choses qui dysfonctionnent allègrement et de se dire qu’un beau jour, en des temps immémoriaux, tout ça a dû fonctionner correctement. Ça me fait penser aux bâtiments de l’époque coloniale sur le front de mer à Lomé, tiens.

Bon allez, j’arrête là pour aujourd’hui, concert de rap en ville ce soir. Je posterai toute cette prose demain sur mon blog.

Hello !

Déménagement pour moi aujourd’hui : un groupe de six ou sept italiens arrive ce soir et comme j’étais seul dans la seule “case de passage” de l’université qui contienne 4 chambres de taille respectable, j’ai été délogé et j’ai déménagé cet après-midi pour une autre case de passage de l’univ, située juste derrière la primature. Des photos suivront bientôt, il y a une grande piscine devant la villa, c’est assez chouette. En plus je nourris le secret espoir qu’il existera des réseaux wifi dans la zone, je suis au beau milieu de différents bâtiments avec des enseignes “cabinet du Premier Ministre” indiquant leur entrée…

Ce qui change d’autres pays (je pense au Togo), c’est l’absence presque totale de forces de l’ordre aux abords… Remarquez, c’est peut-être parce qu’une bonne partie de l’effectif est prise et se trouve actuellement en faction aux portes du campus. Les étudiants sont en grève en ce moment, à cause de différends sur la gestion du Cnous (Centre National des Oeuvres Universitaires et Sociales) : le désaccord porte sur l’institution qui doit le gérer.

En fait depuis trois mois, à la suite des précédents troubles, c’est un universitaire qui gère ça. Il faut savoir qu’il y a un gros pactole en jeu, puisque le gouvernement verse, paraît-il, une subvention de 7000 francs (CFA) par jour et par étudiant au CNOUS, pour son fonctionnement. C’est une pure subvention, sachant que les étudiants payent bien sûr leurs repas au Resto U (110 F) et éventuellement leur chambre à la résidence universitaire.

Donc d’aucuns disent (et ils n’ont sans doute pas entièrement tort) que c’est un moyen pour le gouvernement de laisser filer de l’argent public, et ils aimeraient pouvoir contrôler à qui va leurs libéralités, donc avoir quelqu’un “à leur solde” à la tête du CNOUS. Ce n’était pas le cas jusqu’au 31 décembre dernier à cause du comité de gestion par intérim, composé d’universitaires, mais ils veulent faire en sorte que les choses changent et que la corruption reprenne son cours normal, et comme il paraît qu’ils ont l’habitude de manipuler certains responsables des syndicats étudiants…

Bonne et heureuse année 2007, dans un monde tout pareil à 2006 : corruption et sous-développement vont de pair :)

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